Josecrivain.ch

Né en Gruyère (Suisse), «journaliste» depuis l’âge de 13 ans, alors que le rédacteur en chef que j’allais remplacer quatorze ans plus tard avait accepté mon premier article, je n’en ai pas moins entrepris une carrière dans le tourisme, essentiellement dans le domaine de l’information et de la communication. Diplômé de l’Ecole hôtelière de Lausanne et du Centre international de Glion, titulaire d’un doctorat de 3ecycle en économie du tourisme de l’Université d’Aix-en-Provence, j’ai oeuvré toute ma vie en tant que rédacteur spécialisé, éditorialiste et auteur, accessoirement consultant et conférencier.

 

Arrivé à l’âge de la retraite, je me suis lancé dans d’autres domaines de l’écriture, comme en atteste la liste de mes ouvrages… et je n’envisage pas d’en rester là! Au demeurant, chacun de mes livres explique ma démarche, issue de mon tempérament, de mon optimisme… et de ma passion d’écrire, tout en respectant un certain nombre de valeurs fondamentales que le lecteur devrait retrouver dans mes lignes.

CONTACT:

José SEYDOUX

Rue de Chamblon 5

CH-1400 Yverdon-les-Bains (Suisse)

Tél. +41 (0) 79 452 47 37

joseseydoux@bluewin.ch


VIENT DE PARAÎTRE :

R O M A N  D'H Ô T E L

SCÈNES ORDINAIRES D'UN THÉÂTRE EXTRAORDINAIRE


Du check-in au check-out, l’hôtel présente de nombreuses similitudes avec un théâtre, des trois coups jusqu’au baisser de rideau : une série de scènes et d’actes d’une incroyable variété, de jour et de nuit, donnant une dimension extraordinaire et parfois ludique à la vie d’une maison d’accueil quasi magique…

 

Roman d’hôtel est une fiction, un récit imaginaire écrit par son directeur qui relate des faits et gestes susceptibles de se dérouler dans un grand établissement 4 étoiles des bords du Léman.

 

Pour la première fois, un ouvrage qui se veut romanesque et documentaire, drôle souvent, parfois plus sérieux, dépeint la vie, les vies de la clientèle d’un grand hôtel, nombreuse, variée, sociologiquement très intéressante, critique, coquine, surprenante…

 

A lire et à découvrir avec le sourire sans modération.

 



OUVRAGE PARU EN 2021 : Obsédé textuel

La femme, le journalisme, le tourisme, l’accueil, le voyage, l’éducation et même le Moléson : sept sources d’inspiration pour une passion, l’écriture.

Non, cet ouvrage n’est pas une autobiographie, ni un essai ! Il s’agit d’un récit dont, certes, le fil d’Ariane suit les différentes phases de vie de l’auteur, mais c’est pour mieux aborder une série de thématiques passées, présentes et futures interprétées par un obsédé textuel hors du commun : José Seydoux, ancien journaliste de tourisme et écrivain d’aujourd’hui, pose son regard exercé sur son cheminement professionnel, sur l’évolution de la société et sur deux romans d’amour : tout ce qui permet de traiter de sujets très divers, la plume alerte, la critique en bandoulière et un cœur gros comme ça !

Pour le reste, que de beaux mots, assortis d’anecdotes vécues, coquines et cocasses pour un fabuleux destin !

«Obsédé textuel», José Seydoux, Editions Montsalvens, Bulle/Montreux, 2021. En librairies et chez joseseydoux@bluewin.ch

 

OUVRAGES PUBLIES

Séoul-Lausanne – Itinéraire d’un enfant amoureux, Edilivre, Saint-Denis/Paris, 2018

- Mais où est passée la Vénus de Milo?  Editions ISCA/Slatkine, Genève, 2019

 

 

Les cinq derniers ouvrages sont en vente ou peuvent être commandés dans les bonnes librairies de Suisse romande et auprès de l’auteur. 

Mais où est passée la Vénus de Milo ?

Une rencontre amoureuse entre la Gruyère et la Grèce – merci Erasmus ! – et deux êtres que rien ne devait rapprocher… mais un seul destin, grâce à une déesse porteuse d’un fabuleux idéal ! Une certaine Aphrodite…

Il en aura fallu dans cette saga pour en arriver là! L’idylle sur sol helvétique d’un homme et d’une femme juste sortis de leur adolescence, le parcours on ne peut plus atypique d’un Milosien devenu pope en catimini, son amour indéfectible pour une jeune Fribourgeoise abandonnant tout pour le suivre au bout de la Méditerranée, où elle fait merveille comme popesse orthodoxe, la médiatisation d’un couple drôle et attachant et un fil d’Ariane: le rapatriement de la statue d’Aphrodite, la célèbre Vénus de Milo du Musée du Louvre, au Musée archéologique de l‘île de Milos, une aventure rocambolesque… et une forme inattendue de pèlerinage.

Tout un roman d’amour qui mériterait une illustration sous forme d’icônes, de la mythologie grecque d’hier au marketing d’aujourd’hui, sur fond de sensualité. *

Editions ISCA/Slatkine, Genève, 2019, CHF 20.—(port en sus). En librairie et auprès de l’auteur

 

 

Mon premier roman

«Séoul-Lausanne – Itinéraire d’un enfant amoureux»

Edilivre, Paris/St-Denis, 2018                    

 

Le sujet, par sa façon de le traiter surtout, se traduit en l’occurrence par une double approche: la vie d’un enfant sud-coréen, adopté par un jeune couple lausannois et… amoureux de sa mère! Mi-Cha voue un fantastique intérêt à LA femme en général et à la féminité «qui mène le monde». Des prénoms à histoires surtout: Joëlle, Jocelyn, Océane, Noé, Aïcha, Joumana, Alain, Zazie, Barbara, Micheline, Conception, Arianna, Gwendoline…

 

Il s’agit d’une saga traitée avec tact, respect et pragmatisme, teintée d’humour aussi, avec une touche d’érotisme, qui exprime l’attachement réel de l’auteur aux valeurs liées aux relations humaines, à l’harmonie… et à l’amour. A lire devant une mappemonde ou dans son alcôve.

Cet ouvrage peut être commandé dans certaines librairies (PAYOT à Fribourg, Lausanne et Yverdon-les-Bains, Vieux-Comté à Bulle, librairie du Midi à Oron, librairie Humus à Lausanne, au Manor d'Yverdon) ou, par simple e-mail, directement auprès de l’auteur. Prix: CHF 20.-.

 

 

OUVRAGES PUBLIES ANTERIEUREMENT :

 

La vie… côté tourisme – Entre réalités et humanité

Editions Cabédita, Bière (VD), 2010.                   PHOTO

www.cabedita.ch

 

Ce livre vous invite à voir dans le tourisme, au-delà du grand jeu de société, la musique de la planète, le rythme du temps, le sourire de la vie, l’évasion ponctuelle de notre prison quotidienne et l’esprit d’une grande famille. Un «philosophe» du tourisme lui consacre un essai, sans prétention mais truffé de bon sens. Un peu de soleil dans la grisaille, un peu d’amour et de plaisir le jour et la nuit. Le tourisme est ainsi condamné, pour respect des gens, tentative d’évasion et recherche licite de bien-être, à l’humanisation à perpétuité. Avec circonstances accueillantes et perspectives de réinsertion sociale et culturelle. Un ouvrage pour «aller un peu plus loin» dans l’approche du phénomène touristique.

Il était une fois la réincarnation*

Editions de l’Onde, Paris, 2012

 

Cet ouvrage, intitulé«Il était une fois la réincarnation»- assorti de ses deux sous-titres plus explicites, «Condamné amour(ir)» et «Si mes naissances m’étaient contées» - est un essai romancé historico-ésotérique teinté d’humour et d’humanisme, sinon de fiction…

 

Fondé sur de nombreux éléments de l’histoire, de la géographie, de la société et de l’humanité en général, il décrit une quinzaine de vies antérieures sur 22 siècles, une véritable épopée à travers le temps, qui dépasse sa classification dans la catégorie «spiritualité». L’avertissement de l’auteur est clair à ce sujet: le périple en question est «scientifiquement impertinent, ésotériquement incorrect… mais amoureusement crédible». De la naissance de Jésus à l’appréciation critique du XXIe siècle, en passant par des cycles de 144 ans et d’existences masculines et féminines, ce livre aux touches d’humour, d’érotisme et de coups de cœur passionnants s’avère une façon originale et séduisante de décrire un «vécu» privilégiant la découverte, l’insolite, l’amour... jusqu’à en mourir!

* Cet ouvrage peut être lu sur ce website sous son titre originel «Condamné amour(ir)»: en cours d'élaboration.      

                               

- Souriez… on vous ressuscite! - Mémoires d’un ado de 70 ans

Nouvelles Editions Attinger, Hauterive NE, 2014.

www.editions-attinger.ch

A la recherche implicite de mon identité, de mon image et de ma «raison d’être», j’avais tenté, au cours de mon adolescence, de coucher sur le papier ce qu’étaient ma vie de tous les jours, mes impressions, mes réflexions, mes critiques… et surtout les sentiments que j’éprouvais dans cette phase tout à fait exceptionnelle et décisive de l’existence. Une sorte de réarmement perpétuel et sentimental, avec ma naïveté et mes excès, en mesure d’occuper mes jours et mes nuits… 

 

 

Ces réminiscences d’un passé plutôt lointain se redécouvrent subrepticement, des décennies plus tard, témoignage authentique d’un ado sur une période déterminante de la nature humaine. C’est pourquoi - et c’est son côté inédit - ce long témoignage est assorti, à chaque phase de la narration, des commentaires bien actuels du même ado âgé aujourd’hui de 70 ans… Une vue de l’esprit (et du cœur) d’un «grand-papa du XXIe siècle», barbu, ému et aimant. Hier, mémoires de l’ado que j’étais. Aujourd’hui, dialogue entre nous, entre l’enfant et l‘adulte, lui et moi. Au point d‘oublier que je me parle à moins-même, mais que je pourrais tout autant le considérer comme mon petit fils! Une introspection inimaginable. 

                              

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INCOHERENCES – La Suisse… paradis perdu? 

Un essai sociopolitique et socioculturel grand public 

Nouvelles Editions Attinger, 2068 Hauterive NE, 2016.

www.editions-attinger.ch

 

Si la Suisse avait perdu ses qualités d’accueil et de service? Si les bouddhas détrônaient les crucifix? Si LA femme, à l’origine du monde, ajoutait aussi sa détermination pour en assumer son avenir? Si les nouveaux campagnards s’ennuyaient de la vie? Si les TIC étaient les nouveaux tics de notre société gadgétisée? Si le «new management» s’avérait plus dangereux que le cancer? Si le légendaire «propre en ordre» ne souffrait plus des tags et des embouteillages? Sans oublier l’abstentionnisme devenu le parti no 1, la politique qui empoisonne la gestion publique, l’anglo-américain qui tue le français… et les amis qui ne sont plus ce qu’ils étaient… 

 

«Incohérences» est un essai sociopolitique dénonçant l’incongruité de certaines situations, leur illogisme, leurs contradictions, leur évolution en forme de fuite en avant: un coup de gueule en une petite vingtaine d’exemples sélectionnés arbitrairement pour jeunes et moins jeunes.

Il était une fois un pays où tout n’était plus exactement comme avant. L’invitation est de faire un bout de chemin sur l’itinéraire d’une Suisse gâtée, un paradis perdu?

 

 

AUTRES INFOS

 

I N T E R V I E W

Rencontre avec José Seydoux, auteur de "Séoul-Lausanne - Itinéraire d'un enfant amoureux" (EDILIVRE, 18.04.2018) :

 

Présentez-nous votre ouvrage

Le sujet de cet ouvrage, par sa façon de le traiter surtout, se traduit en l’occurrence par une double approche : la vie d’un enfant sud-coréen, adopté par un jeune couple lausannois et… amoureux de sa mère ! Mi-Cha voue un fantastique intérêt à LA femme en général et à la féminité « qui mène le monde ». Il s’agit d’une saga traitée avec tact, respect et pragmatisme, teintée d’humour aussi, avec une touche d’érotisme, qui exprime l’attachement réel de l’auteur aux valeurs liées aux relations humaines, à l’harmonie… et à l’amour.

 Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Après une carrière consacrée à la communication dans le secteur touristique – marquée notamment par un doctorat en économie du tourisme obtenu à l’Université d’Aix-en-Provence - j’ai eu envie de dépasser mon rôle de rédacteur et d’éditorialiste pour me lancer dans la rédaction d’ouvrages professionnels spécialisés d’abord, puis d’essais… et enfin de romans, entre autres une fiction historico-ésotérique et ce premier roman classé dans la catégorie sentimentalo-érotique… Ma réponse précédente vous en dit plus sur le sens de ma démarche.

À quel lecteur s'adresse votre ouvrage ?

A trois générations de lecteurs susceptibles de s’intéresser à la vie d’un enfant/ado/adulte confronté certes à une problématique peu courante, mais aussi pris dans une saga familiale à rebondissements. De surcroît, le récit de cette existence comporte des épisodes tirés de la vie moderne, à Lausanne et à Séoul, mais aussi ailleurs. Enfin, je ne saurais passer sous silence l’extrême intérêt porté par Mi-Cha, le «héros» de ce roman, au genre féminin, de nature à passionner de nombreux lecteurs… et lectrices. Misogynes et handicapés sentimentaux s’abstenir !

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ? 

Compte tenu de tout ce précède, un message mettant en exergue une thématique rarement abordée dans la littérature moderne, mais aussi assortie de considérations sur la vie sociale et familiale, le respect de la femme, les excès de l’industrie du sexe, le besoin de spiritualité… et le Sein Graal. Autant de «messages» à lire aussi entre les lignes !

Où puisez-vous votre inspiration ? 

Dans la vie quotidienne des gens, les histoires d’amour, la thématique des couples, les secteurs professionnels, le monde du tourisme, la sociologie/psychologie/anthropologie, la Corée du Sud bien sûr, LE pays à la une de l’actualité en cette année 2018… sans oublier mon subconscient, mes sentiments, mon ressenti.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Si mes lecteurs m’y incitent, pourquoi pas la suite de la vie de Mi-Cha… en version papier, numérique, BD ou cinématographique? Et peut-être un autre roman d’amour.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Un immense MERCI de m’avoir déjà lu jusqu’au bout – chaque mot à mon avis est important ! – ou envisagé de le faire, voire un petit mot d’appréciation quelle qu’elle soit, vu la bien connue solitude d’un auteur de fond…

 

COMMENTAIRES  ET  CRITIQUES


- Femme dirigeante internationale :

J’ai lu, j’ai beaucoup aimé…

 

- Femme cadre bancaire :

J’ai bien aimé, pas du tout scandalisée !

 

- Retraitée (84 ans)

Je n’ai pas lu, j’ai dévoré ce livre un peu spécial mais très bien écrit…

 

- Ecrivaine publique, poétesse :

J’ai lu ce roman d’une seule traite, il est bien écrit, tout en retenue et délicatesse. Bravo !

 

- Editeur :

Jusqu’à la dernière ligne, j’ai lu avec intérêt et grand plaisir votre ouvrage bien écrit…

 

Autre éditeur :

La thématique de votre roman, autrement dit l’adoption d’un Coréen, nous a intéressés. Par ailleurs, le ton vivant et frais de la narration nous a plu. Cependant, le narrateur omniscient parle trop à notre goût…  

 

Femme cadre dans le domaine de la communication :

J’adore. Fluidité dans l’écriture, humour… Tout ce que j’aime !

 

Jeune femme libraire :

J’ai beaucoup aimé ! A découvrir absolument !

 

Anonyme (jeune femme) :

Enfin un livre sur les seins, symbole de la féminité !

 

Recueilleuse de récit de vie, écrivain public :

Vos personnages m’habitent et je pense souvent à eux (…) Merci de m’avoir fait découvrir une situation à laquelle je n’avais jamais pensé. De m’avoir également fait voyager (…) On apprend beaucoup!

 

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«Séoul-Lausanne – Itinéraire d’un enfant amoureux»

 

Appréciation d’Héloïse d’Ormesson : 

(16.05.2018)

 

 

«Nous notons des qualités indéniables dans votre travail, notamment une écriture fluide et un récit bien construit. Nous vous souhaitons une bonne continuation concernant cet ouvrage et vous invitons à persévérer auprès d’autres maisons d’édition susceptibles d’être intéressées par votre travail.»

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L'avis du critique littéraire FATTORIUS (Daniel Fattore):

(20.5.2018)

 

Quand un fils est amoureux de sa mère... longtemps

 

José Seydoux –"Mi-cha, tu peux me passer un peu d'huile solaire dans le dos?" Dès sa première phrase, et tout au long de son premier chapitre, le premier roman de l'écrivain fribourgeois José Seydoux installe une ambiance trouble, empreinte de gestes et d'ambiances associés à l'amour – des gestes en phase avec la description quasi lascive d'un décor de plage grecque idyllique. Sauf que dans "Séoul-Lausanne", c'est la relation atypique entre une mère et son fils adoptif que l'auteur dessine. Un fils adoptif venu de Corée, qui n'est qu'amour. Et la femme idéale, pour lui, c'est sa mère adoptive, Joëlle.

 

Un fils amoureux de sa mère: cela ressemble à un complexe d'Oedipe des plus classiques. Qu'en est-il lorsque le lien entre la mère et le fils n'a rien de biologique? Le lecteur s'interroge page après page: est-on dans la tentation permanente d'une relation incestueuse? L'écrivain, en tout cas, dessine l'évolution d'un sentiment ambigu au fil des années, en montrant Mi-Cha qui grandit: arrivé en Suisse à trois mois, il est l'enfant que le couple composé par Joëlle et Jocelyn (un homme au prénom ambigu, pour le coup!) n'a jamais pu avoir de manière naturelle.

 

D'emblée, une originalité frappe dans "Séoul-Lausanne": c'est l'omniprésence d'un narrateur qui ne se gêne pas de commenter l'action, voire de s'y immiscer discrètement. Derrière ce narrateur de roman, se profile l'auteur, professionnel du tourisme, qui n'hésite pas à s'éclater dans des descriptions de lieux précises et volontiers alléchantes, alternant la relative froideur des chiffres et le bonheur chaleureux des choses décrites, en particulier les lieux. Cela, sans oublier le tempérament des habitants de certaines contrées lointaines, telle la Corée du Sud.

 

De loin en loin, affleure d'ailleurs aussi une certaine conception du tourisme, qui tourne autour de l'accueil et de l'hébergement, donc du lit... lieu où, entre autres, l'on s'aime – ou pas. L'auteur explore justement les tonalités plus ou moins sincères ou vénales de l'amour: il prend certes soin d'installer Mi-Cha et Joëlle dans des chambres d'hôtel séparées lorsqu'ils voyagent ensemble, mais n'hésite pas à pousser des escort girls dans les bras d'autres personnages perdus dans leurs affaires professionnelles. Le lecteur trouvera enfin flamboyante cette description successive d'hôtels où Joëlle et Jocelyn ont tenté, sans succès, d'avoir un enfant. C'était avant l'adoption...

 

Tout n'est qu'amour chez Mi-Cha, ai-je dit. L'auteur rappelle, un brin théorique sur ce coup-ci, que les enfants adoptés font preuve d'un attachement particulier envers leurs parents adoptifs. Le parcours de Mi-Cha décline lui aussi les sentiments, les orientant toujours vers sa mère, ou presque. Ces sentiments pourraient paraître éthérés, si l'auteur ne leur donnait pas pour symbole les seins, un leitmotiv qui traverse tout le roman, de la tétée du nouveau-né jusqu'à un mémoire de fin d'études au sujet épatant. Cela dit, l'illustration de couverture, signée Yvan Gindroz, suggère, en montrant un Mi-Cha jeune adulte grave et détournant le regard, que les seins, et particulièrement ceux de sa mère, ne lui sont pas forcément accessibles...

 

Avec "Séoul-Lausanne", premier roman sous-titré "Itinéraire d'un enfant amoureux", l'écrivain José Seydoux cultive l'ambiguïté avec adresse. Après avoir signé plusieurs essais, il entre dans le monde du roman avec un livre sympathique, non dénué d'un sage humour, où se mêlent des personnages attachants, même le père de famille, un peu trop absent pour le coup, qui apporte lui aussi, à sa manière (insoupçonnée, pour le coup), quelque chose au jeune Mi-Cha. Adoption, sentiments interdits? L'ambiance est un brin trouble dans "Séoul-Lausanne", sans jamais déraper.

 

José Seydoux, Séoul-Lausanne, Saint-Denis, Edilivre, 2018.

 

 

 

Eloge à la femme qui mène le monde - La Région 22.06.2018


IL ETAIT UNE FOI

                                                                                                                                   Juin 2021

Catholicisme, protestantisme et orthodoxie, les trois grandes confessions chrétiennes d’Europe, avec plus de 550 millions d’adeptes recensés, émanent de vingt siècles d’histoire commune. C’est au début du premier qu’est en effet né Jésus de Nazareth dans une famille juive, prémices de la chrétienté qui n’en portait pas encore le nom. Premier acte aussi d’un mouvement universel qui aura, au fil du temps, profondément marqué la vie de tous les peuples.

Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Que reste-t-il de la religion sous ses différentes formes primitives et évolutives ? Que reste-t-il de ce formidable paramètre de l‘existence de l’homo sapiens, métamorphosé au gré des civilisations, sublimé, critiqué, abandonné, snobé ? Otage de l’Histoire, certes le christianisme n’est plus ce qu’il était. Ce n’est pas une raison pour l’oublier, pour oublier ce legs perpétuel, en l’an 2021 après J.-C., – la première façon de le reconnaître ! - qui participe au destin de chacun.

A l’évidence, les agnostiques, athées, libres penseurs et autres grands simplificateurs lambda, faisant fi de ces 2000 ans de christianisme, les rangent dans la catégorie des «bondieuseries», une façon facile de s’en désolidariser et de se disculper. Heureux saint Thomas qui n’aura jamais eu autant d’adeptes…

Les raisons de ces attitudes largement répandues depuis un certain nombre d’années, et qui se remarquent clairement, en particulier, par la désertion des églises et des temples - donc de l’Eglise et de ses religions – s’avèrent des faits de société, même au XXIe siècle, fût-il annoncé comme celui de la spiritualité.

Mais on ne se trompe guère en imputant cette évolution aux excès du matérialisme et du rationalisme; il ne faudrait cependant pas oublier le conservatisme de l’Eglise, de l’Eglise catholique en particulier (1,3 milliard de «fidèles» dans le monde) incapable de se moderniser en ne démordant pas de ses inégalités sociales et genrées, la moitié de l’humanité toujours victime d’interdictions séculaires: ordination des femmes, mariage des prêtres, contraception, etc. Autant de censures et de tabous issus du sectarisme de la Curie romaine qui empêche le pape François, aux idées pourtant réformistes, de «faire le pas» et à l’origine de l’exclusion du grand théologien Hans Küng (décédé en 21 avril 2021), fervent partisan de l’évolution en profondeur des actuelles positions de Rome.

Indéniablement, toutes ces carences portent atteinte à la crédibilité même des religions chrétiennes… et dès lors aux croyances de leurs ouailles. Et la pseudo laïcité d’un Etat comme la France – qui tient compte des fêtes religieuses pour établir ses vacances et ses fameux «ponts» comme il accorde des funérailles nationales à ses célébrités et dans ses cathédrales – n’ajoute que du flou à la problématique…

Plutôt que de boire le calice jusqu’à la lie, voyons cette situation historique et morale en tentant d’expliquer que le désintérêt manifeste pour la religion n’occulte en rien la prière, une façon toute personnelle de la «pratiquer», puisque ce verbe n’a presque plus cours, et surtout le besoin grandissant de spiritualité: un besoin de croire en une puissance supérieure quelconque, la FOI ne dépendant absolument pas des rituels religieux et des dogmes.

Nonobstant la connaissance (la Bible, la Torah, le Coran, etc.), les chrétiens, les juifs, les musulmans, mais aussi tous ceux qui n’en sont pas ou l’ont été ont la faculté de trouver refuge dans la spiritualité, plus un état d’esprit, une façon de penser et de se comporter, une référence quasi intimiste, voire une relation cosmique, qu’une identité religieuse.

Enfin, on ne saurait occulter l’importance de la religion dans le monde culturel et créatif, qui n’a cessé en deux millénaires d’inspirer les artistes. On ne peut pas faire abstraction des milliers d’oeuvres d’art qui en expriment l’ampleur et la richesse, qu’il s’agisse notamment de peinture, de sculpture, d’architecture, de musique, de littérature, de muséologie… Enfin, au cours des âges, diverses activités se sont développées dans cette mouvance : le tourisme religieux, le tourisme et l’excursionnisme culturels, les organisations pastorales, etc. Dieu est omniprésent, que l’on y croie ou pas ! L’héritage en atteste.

Il ne s’agit ici que d’une réflexion personnelle, nous n’avions au départ que le titre de ce qui n’est pas un conte…

 

Si le renouveau de la nature favorise notre relation avec l’environnement, il suscite aussi la réflexion sur sa dimension sociale et culturelle. Sans souci de météo, il est désormais plus agréable et plus pratique de changer de temps, en substituant celui qu’il fait à celui qui passe. Je ne parle pas du passage à l’heure d’été, prémices de jours plus longs et plus beaux, mais des opportunités de les consacrer à des activités, loisirs, hobbies, en phase avec la tête plutôt qu’avec les jambes… mais aussi avec les deux (ou les trois!). Disons qu’elles seront plus spirituelles que physiques, encore que…

Savez-vous, par exemple, que notre région se trouve à deux pas du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (ViaJacobi), Grand itinéraire culturel européen, qui croise à Montcherand la Via Fancigena (France-Rome), tous deux dûment balisés pour le tourisme pédestre. Ce sont des chemins de pèlerins, d’origine historique et culturelle, incarnant aujourd’hui des buts, des aspirations et des motivations spirituelles, sinon religieuses.

La période est idéale pour parcourir ces itinéraires porteurs d’idéal, d’abnégation, d’un état esprit particulier. Ils sont aussi truffés de monuments, d’églises, de musées, de vitraux et de relais d’accueil, synonymes de découvertes et peut-être de rencontres humaines de qualité. L’esprit des lieux en sus.

Ceci nous amène à évoquer l’importance du patrimoine culturel régional dont la valeur artistique est certes officiellement reconnue et protégée, mais qui devrait susciter plus d’intérêt auprès du public indigène. Or, nous disposons là de richesses d’une rare densité, trop souvent méconnues, peut-être parce qu’elles émanent d’un héritage ancestral, d’habitudes, d’un état de fait empêchant toute prise de conscience à leur égard. Le même raisonnement peut d’ailleurs s’appliquer à d’autres domaines, les plus proches étant certains savoir-faire, le folklore, le terroir ou l’artisanat d’art, autant d’éléments identitaires frappés du sceau de l’authenticité.

Dans le même esprit, il ne faut pas craindre d’y associer les traditions assumées avec plus ou moins de bonheur par l’art choral. En ces temps de boulimie des loisirs, la difficulté d’en assurer la pérennité s’avère un réel souci.

Les chœurs peinent à recruter, alors que la Romandie regorge de compositeurs et de directeurs de haut niveau, loin des déserts culturels de la France voisine. Nous, nous avons la chance d’être les dépositaires d’un art de chanter qui ne demande qu’à se renouveler. Dieu merci, des manifestations comme la Fête des vignerons et la Fête du blé et du pain tendent à lui servir de bannière; elles essaient de faire contrepoids aux conséquences du vieillissement des chanteurs, de la désertion des églises et de la marginalisation de la musique populaire ou sacrée. Nous comptons dès lors sur la jeunesse pour revigorer l’esprit… et les effectifs de ce pan de la société menacé de disparition.

Dans notre monde technicisé et gadgétisé à outrance, cette «marche» dans la spiritualité et la beauté n’est pas inutile. Apolitique, désintéressée, esthétique au sens premier du terme, elle pourrait aussi sauver notre patrimoine éthique et moral.

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ECRITURE ET CINEMA... OU LE CINQ A SEPT DES ARTS

Le hasard a voulu qu’entre fin 2018 et début 2019, à quelques semaines d’intervalle, quatre films, totalement indépendants les uns des autres, tant par leurs thèmes que par leurs réalisateurs, soient projetés sur nos écrans. Quatre titres au programme – Doubles vies, Double vie et Monsieur (2 fois) - mais surtout deux moyens majeurs d’expression culturelle, intimement liés: la littérature (le cinquième art) et le cinéma (le septième).

Doubles vies (au pluriel) d’abord, est un film français réalisé par Olivier Assayas sur un scénario de Wash Westmoreland, qui relate la vie de la romancière française Colette (1873-1954). Au-delà de l’union atypique d’une jeune villageoise et d’un écrivain à la mode, son aîné de 14 ans, c’est la relation «professionnelle» hors norme entre deux époux qui sert de trame à cette biographie. Lui est décrit comme un écrivain égocentrique; elle est qualifiée d’esprit rebelle. Il l’incite à écrire… mais exige de signer les ouvrages de sa femme sous le pseudo Willy dans la célèbre série des «Claudine». Une mainmise sur la créativité, le talent et la personnalité de sa moitié qui n’est ni douce, ni dupe, et ne tolérera pas longtemps l’emprise de son mari et son abjecte substitution. Nous sommes au début du combat en faveur de la libération et de l’indépendance de la femme: l’exemple, rappelé au cinéma, d’une oeuvre littéraire à succès pour lancer le féminisme… dans de drôles de conditions!

Sans relation aucune avec ce qui précède, la RTS a réalisé une série TV également dénommée Double vie (au singulier) relatant une chronique familiale. Quant au premier Monsieur, il s’agit d’un film indien tendant, dans le contexte d’une relation naissante entre une domestique et son patron, à idéaliser celui-ci…

Le monde littéraire revient en force avec un autre Monsieur, le film documentaire sur l’écrivain Jean d’Ormesson (1925-2017) réalisé par le journaliste de France Télévisions Laurent Delahousse. C’est l’hommage du présentateur vedette de France 2 à un monument de la littérature contemporaine, académicien, ancien directeur du «Figaro», homme à tout écrire sur la beauté, les gens, la vie… et surtout le temps, ce temps qui lui a permis de cultiver l’art de l’écriture (et de la rhétorique) jusqu’à son dernier souffle, le 5 décembre 2017. Avec amour, malice et talent. Un grand monsieur!

Le mérite de l’auteur du film réside d’ailleurs plus dans sa capacité à cerner la personnalité, la profondeur, l’humeur et l’humour de l’homme qu’à la performance littéraire, laquelle se traduit pourtant par la publication de plus de cinquante ouvrages tirés à des millions d’exemplaires. Jean d’O jouissait de la vie avec philosophie, en éternel optimiste et en aristo parvenu à devenir une figure populaire… On pouvait même rencontrer ce grand amoureux de la Suisse dans la campagne et sur les pistes fribourgeoises! Il avait réussi son dernier titre, publié à titre posthume: Un hosanna sans fin. Sa mort venue, il est toujours possible de (re)découvrir se vie en images. Grâce au cinéma.

L ' AMERIQUE, CA TROMPE ENORMEMENT !

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Janvier 2019 

 

Les Etats-Unis nous avaient habitués à mieux: politique de l’hospitalité, libéralisme économique, esprit d’innovation, haute technologie, audace urbanistique, un certain art de vivre confinant à l’eldorado… Or, l’Américan way of life, ce mode de vie érigé en modèle, n’est plus ce qu’il était…

 

La course effrénée à la performance et au profit maximum - seule religion du management actuel -, le consumérisme à outrance, la malbouffe ordinaire, le protectionnisme en guise de recette… tout a concouru à déshumaniser les relations dites humaines. A tromper tout le monde, l’Europe comprise qui n’a pas craint, par un mimétisme de mauvais aloi, de sacrifier ses valeurs traditionnelles sur l‘autel d’une «américanisation» croissante, en particulier dans les entreprises qui pratiquent des méthodes néfastes, tendance mode, excluant l’homme, l’éthique, le coeur. Déficit d’image assurée.

 

C’est dans ce contexte politico-économique que Michelle Obama a publié, sous le titre «Devenir» (Ed. Fayard, 2018), un remarquable ouvrage de 500 pages dont la lecture devrait réconcilier celles et ceux qui avaient perdu toute confiance et toute empathie envers un pays victime de ses excès, de sa fuite en avant, de ses inégalités sociales, de son manque de bon sens et de ses dérapages sous l’égide, aujourd’hui, d’un président incohérent, puéril et dangereux.

 

Plus qu’une simple autobiographie, le livre de l’ex-première dame des Etats-Unis met en exergue ses nombreuses initiatives de type éthique et social pour tenter d’inverser une série d’attitudes et de comportements inadéquats. Il ne s’est jamais agi pour elle de se mêler de politique stratégique, domaine de son président de mari, mais bien de défendre les minorités et de sensibiliser les jeunes en particulier en matière d’habitudes alimentaires (un tiers des enfants sont obèses ou en surpoids).

 

Au départ, rien ne prédisposait cette jeune femme noire, de condition modeste, à assumer un «destin national». Self-made-woman, avocate, Michelle Obama, tout en se battant pour que la femme, quelle qu’elle soit, puisse entreprendre des études supérieures et accéder aux professions trop longtemps réservées à la gente masculine, s’est fortement engagée pour transmettre un message à la jeune génération.

 

Son cheval de bataille, l’alimentation des enfants et des jeunes, est à la base d’un nombre impressionnant de mesures pour changer leurs comportements nuisibles à la santé; elles ont notamment porté sur la sensibilisation (parents, écoles), la politique de l’industrie alimentaire et des grandes chaînes de restauration, l’agriculture urbaine, allant jusqu’à l’implantation d’un jardin-potager modèle à la Maison-Blanche… Si la culture gastronomique américaine est en pleine et saine évolution, c’est aux messages et à l’image de cette grande dame qu’on le doit !

 

Reste à souhaiter que la «petite brute» méprisante et haineuse qui préside actuellement les Etats-Unis – sa description! – ne se mette pas à détruire cette œuvre gigantesque, traitement systématiquement appliqué à tous les acquis de l’ère Obama… Et dire que «trump», en français, signifie «atout»! Une carte trompeuse.

JESUS, MARIE, JOSEPH...QUEL MONDE !

Dans un monde en proie à la violence et aux souffrances, touchant en particulier les familles, les enfants, toute la symbolique de Noël parvient à faire fi de cette dégradation ambiante pour illuminer l’existence, le temps de l’Avent et des Fêtes qui s’imposent en majuscules. Bien au-delà de la foi, des croyances, voire des religions non chrétiennes, le «mystère de Noël» l’emporte sur la rationalité des hommes.

 

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la magie – tradition oblige! – opère malgré les carences des Eglises et leurs conséquences: désertion des cultes, crise des vocations, inégalités de traitement entre hommes et femmes, mise en danger des symboles religieux et de leur port ostentatoire, persistance des doctrines liées à la contraception, à la morale sexuelle et à l’avortement, relativisation des célèbres commandements… «Jésus, Marie, Joseph!» suscite une réaction ébaubie, mais transcrit le miracle de Noël qui, l’espace de quelques semaines, remet un peu de baume dans le coeur de l’humanité.

 

Célébrer au premier et au deuxième degré la fête de la Nativité ne relève pas de l’angélisme – encore que les anges… - mais appartient à un rite bimillénaire, un temps suffisamment long et significatif pour faire réfléchir athées, agnostiques et autres non-croyants ne jurant que par la science et la technologie qui en contestent le bien-fondé. Sans beaucoup de réflexion et de psychologie. Et même si, faute de Jugement dernier, une instance suprême leur donne un jour raison (!) dans cette vie ou dans une autre, le «magicien cosmique» ne baissera pas les bras: Noël n’en finira pas d’être fêté le 25 décembre!

 

Grâce à qui? A Saint-Nicolas, embarqué de force dans cette épopée mais dont on ne saurait douter l’existence, mieux qu’au Père Noël par trop coca-colisé, grâce aussi à Nazareth et à Bethléem fidèles à leur histoire et grâce enfin aux Evangiles qui ne sont pas que des best-sellers littéraires…

 

D’ailleurs, plus l’on s’attaque au mythe, plus la fête est belle! Certes dans une atmosphère de consumérisme excessif, mais quel impact sur la vie quotidienne! Et puis cette trêve rassurante reste bonne à prendre dans la grisaille de la politique et de la course à la performance confinant à l’inhumanité. Si les villes se colorent, si les jouets prennent le pas sur les armes miniaturisées, si les enfants ont des étoiles dans les yeux, si les marchés de Noël (les vrais avec leurs articles décoratifs, leurs chants religieux, leur crèche vivante et leurs pains d’épice!) attirent les foules et les gilets dorés, Noël reste une valeur sûre. C’est cadeau! Et l’on ne va pas bêtement critiquer sa visibilité.

 

Au pire, si l’on ne croit pas en Dieu, il en est un dont on peut tous s’accommoder, et ce fut aussi le dernier mot écrit par l’écrivain et humaniste Jean d’Ormesson: Jésus.

APRES VOUS, MADAME, VOUS ETES MAGNIFIQUE !

Il y a de la galanterie et du compliment dans l’air à la lecture de ce titre évocateur et nullement provocateur, sinon pour quelques féministes pures et dures… ou autres pudibondes effarouchées. C’est que, depuis le lancement du mouvement #Me Too – dont on «fête» le premier anniversaire - certains sujets doivent absolument être abordés avec délicatesse, mesure, prudence et pudicité au risque, sinon, de passer pour un sexiste qui s’ignore ou un DSK en puissance. Le premier ferait de la discrimination, le second de la phallocratie!

 

Le fameux hashtag accusateur a suscité en un an plus de commentaires de toute nature que les élucubrations de DT brandissant à chaque instant le drapeau étoilé de sa virginité morale. Or, la dénonciation des abus sexuels – ô combien justifiée! – si elle ne souffre d’aucune critique, dans le fond, pêche dans sa forme. Elle s’est en effet avérée à la source d’un formidable méli-mélo de vérités et de contre-vérités, un embrouillamini d’interprétations contradictoires qui ont eu pour résultat de jeter la confusion dans les esprits les plus sains et de jeter l’opprobre sur l’ensemble de la gent masculine ou presque. Allant jusqu’à desservir la noble cause – entendez par là la justesse de l’alarme et de l’appel! – que le mouvement tout à fait sensé est censé représenter…

 

C’est que l’on a assisté à un mélange de notions pourtant bien claires et bien définies. Car on ne s’est pas gêné, d’abord, de mettre dans le même panier, sous «agression sexuelle», les propos déplacés, le harcèlement, les gestes incongrus, les baisers volés et même le viol, comme si celui-ci, à juste titre considéré comme un crime, était monnaie courante dans les relations homme/femme… On s’est, ensuite, sottement adonné à un genre de «chasse aux sorcières» en fomentant une véritable attaque contre les hommes supposés tout oser au nom de l’attirance, de la drague, du coup de foudre, de l’amour naissant, du flirt… Au point de créer le quiproquo, une situation de malaise, voire de haine, alors que la moitié de l’humanité tombe amoureuse de l’autre, d’ailleurs majoritairement sur les lieux de travail. On est en pleine paranoïa, pas loin de la théorie du complot genré.

 

Il eut été plus naturel, plus exact, plus humain d’insister sur la notion première et primordiale du consentement: c’est oui ou c’est non, dans le respect de toute forme d’attitude ou relation à quelque degré que ce soit! Il en va de la compréhension et de l’harmonie entre les hommes et les femmes, sachant que personne n’est en bois. Hélas, le climat de suspicion décrit plus haut fait fi de la galanterie, de l‘admiration, de la complicité, du sourire… Et si, dans ce débat, on laissait une chance à l’amour?

 

C’est pourquoi je ne vais pas me gêner de continuer de céder ma place dans le bus à une femme, puisse-t-elle être ma fille, de complimenter ma voisine qui se met en quatre pour être belle et sexy, et de tenir la porte à une inconnue.

DES APPRENTISSAGES EN ART DE VIVRE

                                                                                                                   Octobre 2018                                                      

 

L’automne est propice aux réflexions sur la formation professionnelle: après la délivrance des diplômes aux apprentis et aux bacheliers, toute une jeunesse est entrée dans une nouvelle ère: le marché du travail pour les premiers, les études supérieures ou universitaires pour les seconds. Le tout avec des approches différentes, des sensibilités nuancées et des espoirs… quand il y en a! Les apprentis, encore adolescents, en tout cas adulescents, se frottent immédiatement à l’univers des entreprises et de la vie des adultes; les étudiants vont se fondre dans le monde académique sans savoir forcément ce qu’ils vont faire plus tard… Les possibilités sont immenses, les choix difficiles, à la mesure des défis qui attendent la société. Encore faut-il trouver un élément fondamental: la motivation.

 

Cette année, la formation duale (apprentissage en entreprise + cours professionnels à l’école) concerne quelque 200'000 apprenti-e-s dans plus de 200 apprentissages. La Suisse bat tous les records d’Europe avec deux-tiers des jeunes qui optent pour cette formation faisant la part belle aux métiers manuels, avec un taux de réussite de 90%. Une maturité professionnelle permet aux aprenti-e-s qui le désirent d’utiliser diverses passerelles pour accéder ensuite aux niveaux des universités, HES, etc. Cette conception de la formation, qui bénéficie d’un réel capital de sympathie dans la population, est considérée comme une des clefs de la prospérité helvétique, fondée sur une culture du travail réunissant l’Etat et les entreprises. D’où le grand intérêt que le modèle suscite dans le monde occidental.

 

Pourtant, que l’on ne s’y trompe pas: une certaine tendance en faveur d’une plus grande académisation de la formation, au travers d’études de plus en plus longues et aux dépens des métiers manuels, donc des apprentissages, risque d’affecter la qualité du système. Il faut savoir raison garder et travailler sur le facteur précité de la motivation. Car l‘expérience montre qu’un jeune peut ne pas aimer l’école et se montrer brillant dans son apprentissage, d’autant qu’aujourd’hui, les filières et les entreprises formatrices aidant, très nombreuses sont les possibilités de se développer dans la branche choisie, voire dans d’autres secteurs économiques ou sociaux.

 

Le cheminement de l’enfant, puis de l’ado dans la préparation de son avenir professionnel passe idéalement par différentes étapes: réflexions indispensables en compagnie des parents, brèves initiations en entreprise, orientation professionnelle, stages d’essai, visite de salons des métiers, et enfin recherche d’une place d’apprentissage. C’est là que les atouts de chacun sont à faire valoir: l’intérêt et l’enthousiasme pour la branche, le sens des responsabilités, la lettre de motivation, personnalisée, l’entretien d’embauche… C’est la démonstration du désir de travailler pour être heureux, autrement le début de l’art de vivre.

Il y a un demi-siècle, une certaine révolution sociale

L’événement passe complètement inaperçu, mais cela fait ces temps cinquante ans que la Suisse, comme certains autres pays européens, a vécu une véritable révolution sociale et culturelle: l’introduction de la semaine de cinq jours dans l’économie, l’école et l’administration publique. Or, si l’on utilise à raison le terme événement, c’est bien parce que cette métamorphose a complètement révolutionné les loisirs en général et le tourisme en particulier.

 

Les «fins de semaine» libérées des obligations professionnelles et scolaires ont formidablement stimulé toutes les activités dites de non-travail, longtemps confinées au seul dimanche – jour du Seigneur qui l’a créé pour le repos de l’homme! – et développé ce que les sociologues ont appelé la «civilisation des loisirs». Auparavant, cette période contraignait travailleurs et écoliers à oeuvrer jusqu’au samedi soir! Puis on libéra tout le monde le samedi à midi et il fallut attendre plusieurs années pour que la semaine de cinq jours se généralise partout. Inversement, celle-ci a engendré en parallèle, une autre société 

pour répondre aux nouveaux besoins… de la révolution sociale en question. 

 

On peut aisément imaginer l’importance prise par le week-end dans l’organisation et la répartition du temps. Car aux vacances proprement dites, alors essentiellement annuelles et qui allaient ensuite s’allonger au gré des conventions collectives et se scinder en plusieurs périodes, se sont ajoutées les «vacances de fin de semaine» sous toutes les formes possibles et imaginables: voyages, excursions d’un jour, activités sportives et culturelles, loisirs créatifs… ou simple farniente! Cette stimulation du temps libre a totalement transformé toute la vie sociale de la population, au point de chercher encore à grignoter sur le vendredi…

 

Paradoxalement, malgré l’importance de cette évolution, les statistiques, touristiques en particulier, sur les mouvements de populations engendrées par le trafic de week-end et sur leurs motivations relevant de tous les secteurs de l’activité humaine, font complètement défaut. Cette carence fait que l’on n’attribue pas plus de réflexion à la genèse de ce phénomène et au changement de paradigme y afférent. Sauf dans les embouteillages…

 

Or, à l’évidence, le temps libre pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie de la population si l’on tentait d’y mettre un peu d’ordre. Mais nous assistons à une véritable fuite en avant, à une explosion d’activités qui se gênent les unes les autres au nom du dynamisme, de la créativité… et de la rentabilité: un trafic aérien en passe d’imploser, une masse de manifestations qui se font concurrence et dès lors, sont dévalorisées, une pléthore de festivals chacun voulant montrer qu’il peut faire son petit Paléo, des routes encombrées, etc. Dommages principaux et collatéraux: un environnement qui paie cash cette boulimie incontrôlée. Les fins de semaine pourraient aussi permettre d’y penser.

 

Yes, week-end!

 

Savoir-faire et traditions au service du tourisme

                                            Août 2018

 

 

Il y a des décennies que les milieux touristiques, soucieux d’optimiser leur clientèle, s’efforcent de faire preuve de créativité pour proposer aux hôtes d’une région des offres sortant de l’ordinaire, hors des schémas du marketing traditionnel. Or, il est un créneau prometteur, à cet égard, qui semble ne pas avoir trouvé le succès souhaité, malgré son réel potentiel: le tourisme à intérêt spécifique.

 

Ainsi nous écrivions déjà («Accueil d’aujourd’hui et de demain – Pour une meilleure approche de l’homme par le tourisme, 1984) ce qui suit: «Les vacances à intérêt spécifique nous paraissent favoriser parfaitement un tourisme au deuxième degré, tout en concrétisant la qualité de l’accueil. Elles contiennent la plupart des éléments propres à stimuler l’approche d’une région et d’une population. Ces produits ne sont pas en passe de bouleverser les données du marché (…). Ils sont pourtant de nature à susciter l’intérêt de chacun, qu’ils répondent à des motivations sportives, culturelles ou didactiques quand ils n’excitent pas tout simplement la curiosité ou l’esprit de découverte.»

 

Les exemples, destinés à des vacanciers et des excursionnistes de tout âge, foisonnent: stage d’artisanat d’art (poterie, vitrail, marqueterie, horlogerie, etc.), randonnée botanique, pêche, cuisine régionale, yoga, musique populaire, us et coutumes, photographie, contes, initiation à l’équitation, dégustations (vins, bières, miel, poissons, fromages et autres produits du terroir), art floral, présentations folkloriques, etc. Autant d’activités de nature à mieux faire connaître d’une part et percevoir d’autre part, une région, une population, les particularités de ses traditions, un art de vivre et des savoir-faire.

 

C’est dans cet esprit qu’a été récemment lancé le concept «Dzin» (les gens en patois gruérien) par l’Union fribourgeoise du tourisme à l’intention d’une certaine frange de la clientèle en quête aussi d’échange et d’authenticité. Une plateforme en ligne – dont la logistique est assurée par l’UFT - présente les fonctionnalités et les possibilités de ce tourisme d’expérience et d’économie de partage); actuellement, quelque 120 activités sont proposées.

 

Au-delà de cette offre originale de «produits», l’intérêt et le mérite de la démarche fribourgeoise résident également dans l’appel lancé aux «indigènes» (particuliers, artisans, PME, clubs) dans l’espoir qu’ils proposent eux-mêmes des activités, devenant du coup des acteurs touristiques et des partenaires engagés, tout en contribuant à la promotion d’un tourisme répondant à des notions de proximité, de traditions, d’échange. Tout un chacun – ou presque – est désormais concerné par la vocation d’accueil de la communauté.

 

 

 

                                             Juillet 2018                        

 

Petit Larousse + Petit Robert

 

LA LANGUE FRANCAISE EN MARCHE… FORCEE

 

Il y a eu l’automobile qui n’a pas détrôné le train, la télévision qui n’a supprimé ni la radio ni le cinéma, le «slow-food» qui n’a pas dévoré la vraie gastronomie, le smartphone  qui n’a pas (encore?) fait mourir tous les journaux… Il y a désormais le dictionnaire numérique qui s’attaque au dictionnaire papier!

 

Le monde est peut-être cruel, il n’en reste pas moins ambivalent et ne se laisse pas détruire par toutes les nouveautés, les découvertes technologiques, les modes, les musts, les tendances, l’essentiel ou l’idéal – comme les évolutions le prouvent tous les jours, n’en déplaise aux puristes comme aux innovants – étant d’admettre la complémentarité au lieu de ne jurer que par la seule substitution.

 

Le millésime 2019 de la littérature encyclopédique

Plus de 60'000 mots à eux deux, près de 4200 pages, 4,8 kilos de papier; c’est l’offre totale des versions 2019, parues ces dernières semaines, du Petit Larousse et du Petit Robert, les deux plus grands éditeurs de dictionnaires du monde francophone. Tous les linguistes, naturellement, y vont de leur plus belle plume pour traquer les nouveaux mots, les nouveaux sens et autres expressions, la «nouvelle orthographe» (que nous avons déjà évoquée ici) n’étant pas oubliée… sans nous faciliter la connaissance – au sens noble du terme – du français! Mais le grand débat qui préoccupe les éditeurs comme les lecteurs des nouvelles versions réside dans l’enjeu, sinon le match, opposant le dictionnaire papier et le dictionnaire numérique. A l’heure d’Internet tous usages, nombreux sont déjà ceux qui vouent aux gémonies le premier, compagnon indéfectible et irremplaçable de la «vie d’avant», pour se lancer à corps perdu (la tête surtout) dans le second. Et le débat n’a pas fini d’embrouiller les esprits!

 

Il ressort des études en cours, des opinions des linguistes, des pédagogues, des enseignants... et des libraires que les deux systèmes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs avantages et leurs inconvénients, ne sauraient s’exclure l’un l’autre, mais sont appelés à se compléter harmonieusement. Déjà que le Larousse ET le Petit Robert étaient de tout temps indispensables pour la recherche des mots, de leur orthographe, de leurs sens et de leurs milliers d’expression, la raison veut qu’aujourd’hui on n‘en fasse pas un nouveau procès! Les éditeurs – fût-ce en marche forcée! – l’ont d’ailleurs fort bien compris en s’empressant de créer, en même temps, des versions en ligne de leur énorme production. Que demande le peuple.

 

Du bon usage des meilleurs outils

Si les nouveaux mots introduits chaque année – usage oblige! – tiennent plus du gadget et de la recherche effrénée de l’originalité, cet aspect encyclopédique ne doit occulter ni le paradigme papier/électronique, ni l’intérêt premier du dictionnaire papier: les applications. Car le véritable souci reste d’adapter la forme au fond, autrement dit de choisir le meilleur support selon les besoins du moment. 

 

Or, si déclin il y a en matière de dictionnaires papier, ceux-ci restent des valeurs sûres de la littérature encyclopédique, parce que le livre, tangible et à portée de main, est un objet qui incarne toute la substance de la langue française grâce à son contenu exhaustif localisé au même endroit, grâce à son irremplaçable classement alphabétique. D’ailleurs, en matière d’expressions et d’orthographe en particulier, le dico imprimé reste le plus facile et le plus rapide à consulter. Le seul recours à un ordinateur, une tablette ou un smartphone ne peut répondre à toutes les exigences… au-delà de l‘amour des livres!

 

L’abc de l’apprentissage de la langue

A l’école déjà, les versions imprimées gardent la faveur des enseignants, sinon des élèves voués généralement corps et âme à leurs écrans; comme les manuels scolaires, elles font toujours partie des éléments nécessaires à l’acquisition des connaissances de la langue. Mais la complémentarité offerte par les supports informatiques s’avère judicieuse dans la mesure ou elle permet de compléter une recherche précise tout en donnant à l’enfant l’impression qu’il est en phase, pardon en ligne, avec son temps…

 

Tout au long de sa vie, l’homo sapienspoursuivra sa quête de mots, car le dictionnaire dit de grand-papa n’est pas près de disparaître. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’il peut se lire… comme un roman?

                                                                                              José Seydoux

                                                              Juin 2018                                                                                                                                      

 

Bonjour tristesse… ou le français maltraité

 

AMOUR(S), DELICE(S) et ORGUE(S)

 

 

Depuis que Jacques Séguéla a écrit son ouvrage «Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel », la communication a passé par tous les états d’âme : l’audiovisualisation des espaces publicitaires, la mondialisation de l‘information et des échanges culturels, l’explosion d’Internet, l’envahissement des réseaux sociaux, le «tout numérique» et la déferlante des techniques y relatives et – il faut bien le reconnaître -  l’américanisation à outrance d’un certain art de vivre dans le travail, les loisirs, les relations humaines et la linguistique…

 

Se lancer tête baissée dans cette mouvance équivaut à une fuite en avant aux conséquences impondérables, tenter de sauver les racines, les richesses et l’authenticité de notre culture étant considéré comme du passéisme. Décidément, l’harmonie n’est plus ce qu’elle était !

 

Mots d’amour pour l’amour des mots

C’est dans ce contexte aléatoire qu’il faut placer l’évolution de la langue française, constamment atteinte dans son essence même, attaquée sournoisement par les autres langues parce que mal défendue par les linguistes eux-mêmes, violée par les publicitaires, moquée par les technocrates non respectueux de sa nature et de son élégance. On fait la guerre aux mots au lieu de leur faire l’amour. Et pourtant, comme l’écrivait Jean d’Ormesson, «elle (la langue française) reste un élément fondamental, et peut-être la clef, de cette nation et de cette culture qui sont les nôtres et sur lesquelles nous passons tant de temps à nous interroger.»

 

Certes, comme toute langue, le français est susceptible de se moderniser et, entre autres, de réformer certains de ses particularismes ; à cet égard, les nombreux illogismes et autres exceptions qui font sa complexité – mais les plus puristes parleront de beauté ! – pourraient aisément échapper à la sacro-sainte règle! Que me dites-vous? Vous me contredisez? Dont acte.

 

Le débat a basculé sur l’écriture dite inclusive appelée à développer la féminisation des textes, à supprimer la prédominance du masculin sur le féminin (au nom de la lutte contre toutes les formes de sexisme et les inégalités hommes/femmes) et à effacer, cher.e.s. lecteur.ice.s attentif.ve.s, tout soupçon de machisme et de distinction genrée dans l’écriture. Mais quid de la fluidité de la lecture et, pire, de la rhétorique? Essayer, c’est y renoncer!

 

Une langue bafouée, ignorée, snobée

C’est déjà dans l’écriture courante, quotidienne, académique ou populaire que l’on décèle des déviances plus proches des oreillers de paresse que des réels soucis de simplification. Ainsi, la ponctuation, par exemple,  n’a pas à être fantaisiste ou laissée à la libre appréciation du scripteur et de la scriptrice, car elle obéit à des règles bien précises. La virguleet le point-virgule, loin de se détester, se complètent, les points de suspensionexpriment l’inachevé, l’hésitation, le doute, le sous-entendu, une complicité offerte au lecteur de penser ce qu’il veut (au lieu  d’abuser du moche «etc»). Enfin, le point d’exclamation, pauvre délaissé du jargon publicitaire, est toujours censé ponctuer non seulement une exclamation, mais aussi un impératif, un ordre! 

 

Par ailleurs, si l’on peut vivre sans recourir au plus-que-parfait du subjonctif (ou conditionnel passé deuxième forme), on ne saurait tolérer les mauvais accords des verbes pronominaux, ou ignorer cette sublime subtilité de la langue de Voltaire que constituent les verbes accidentellement pronominaux… Inadmissible aussi la prolifération des majuscules là où elles ne se justifient pas (une dérive chez nos voisins français). Oh ! bien sûr, les bizarrerie du français – véritable casse-tête pour les apprentis de cette langue ! – peuvent prêter à sourire, les plus beaux exemples restant amour(s), délice(s) et orgue(s),masculins au singulier et féminines au pluriel…

 

Autre débat, cette plaie quotidienne que représente la soi-disant évolution de la langue française quand elle est truffée de mots anglais, de franglais et  d’anglicismes, alors que tous les termes existent dans la langue originelle ou n’empêcheraient pas de créer des néologismes bienvenus. Ah ! les slogans anglo-saxons dans les textes techniques et, là où ils sont les plus ridicules, dans les annonces et autres spots publicitaires, comme s’il fallait passer par là pour se montrer «in» ! Bonjour le mimétisme, le snobisme et le mondialisme! A mauvais escient.

 

Presse, universités et technocrates au pilori!

Toutes ces considérations pourraient être purement et simplement renvoyées  à  leur auteur;  or, force est de déplorer la responsabilité des enseignants de haut niveau, des journalistes et des scientifiques, dans la mesure où le laisser-aller et l’indifférence en matière de sensibilisation, de formation, de communication et de vulgarisation expliquent en partie cette désaffection, cette mort à petit feu de la langue française. Voir les fautes qui émaillent les travaux universitaires, les articles de journaux, les sous-titrages à la télévision, les espaces publicitaires… Et nous passerons sous silence les réseaux sociaux et autres formes de commentaires, sacrifiés sur l’autel  de la production numérique pas près d’apporter des améliorations dans cette problématique.

 

Un chef-d’œuvre en péril ?

Consentons à mettre un point d’interrogation à cette question! L’importance objective et l’esthétique future de la langue française seront assurées le jour ou celle-ci sera enseignée dans les règles de l’art (et non en vertu d’hypothétiques essais «pédagogiques» à rebours de la bonne vieille tradition, de la logique et du simple bon sens !) et où l’on reconnaîtra la relation directe entre la langue et la culture, celles-ci exprimant la façon de penser, de créer et d’évoluer selon certaines valeurs fondamentales.

 

L’Histoire (l’héritage), la littérature (le livre) et l’étymologie (le dictionnaire) doivent rester les références indispensables pour que le français conserve sa beauté, sa diplomatie. Et son art de vivre au féminin et au masculin.

 

 

 

                                                                                                            Mai 2018                          

 

 

LE MONDE DE L’EDITION ENTRE HYPOCRISIE ET MAUVAISE FOI

 

Le livre, cet obscur objet du désir, se porte bien: en témoigne le succès du récent Salon international de Genève, ce «comptoir suisse» de la littérature où se côtoient avec plus ou moins de bonheur mercantilisme et communication.

 

Ses milliers de chalands-lecteurs potentiels sont loin d’imaginer tout ce que cache cet univers que forment les auteurs et les éditeurs des quelque 70'000 titres d’ouvrages publiés annuellement dans la francophonie… Car, à l’heure où l’écriture n’a jamais inspiré (et produit) autant d’auteur.es, s’opère une ségrégation qui ne porte pas son nom, mais qui n’en recèle pas moins son lot d’hypocrisie et de mauvaise foi! A cet égard, la littérature se démarque des autres moyens d’expression artistique et culturelle là où les producteurs ne bannissent pas les musiciens, comédiens et autres créatifs au seul profit des chefs, des solistes et des premiers rôles. 

 

Sous les pavés de la littérature, le bordel! 

Comprenez par là la distinction, aujourd’hui devenue absurde et obsolète, opérée entre les ouvrages (resp. les contrats) à compted’éditeur et les ouvrages à compte d’auteur…avec, en expansion constante, l’autoédition, en passe de faire de l’auteur-éditeur-diffuseur-libraireun statut à part entière… Le hic, frisant le scandale permanent, c’est que le système, avec son opacité et ses bases injustes, sinon fantaisistes et à la limite de l’illégalité, amène à l’exclusion de la commercialisation, des concours et de la critique littéraire tous les ouvrages publiés à compte d’auteur ou autoédités. L’intouchable confrérie des éditeurs, offrant très parcimonieusement le compte éponyme, se veut intouchable, malgré ses méthodes et la partialité de ses choix.

 

Or, pour qui s’intéresse peu ou prou à la vie littéraire en Suisse romande, ce critère d’exclusion n’a pas sa raison d’être et traduit une subjectivité mal placée, une attitude méprisante à l’égard du grand nombre, fût-il pléthorique, d’auteur.e.s qui, à des degrés certes divers, contribuent aussi à la richesse de l’activité «littéraire» (avec ou sans guillemets).

 

Le critère de la qualité bafoué

En réalité, il s’avère que les ouvrages d’un quart à un tiers des auteurs romands sont aujourd’hui publiés, ou l’ont été au début, à compte d’auteurles conditions de celui-ci étant bien souvent le résultat d’un compte dit d’éditeur insidieusement transformé… Cette situation n’est pas étrangère non plus au développement de l’autoédition. Quelle que soit leur nomenclature, les contrats contiennent des clauses de «contribution financière participative» (achat de centaines de livres, subventions, sponsoring, etc.) qui leur font perdre une grande partie de leur substance originelle. Quant aux auteurs autoédités, ils se prévalent d’éviter un gros investissement financier et les intermédiaires habituels, de pallier le manque d’imagination de nombreux libraires et d’optimiser leur propre marketing. 

 

Il n’y a aucune raison d’exclure de la scène littéraire les nombreux auteurs qui, au prix de longs mois de travail et aptes à fournir des textes dans un français irréprochable (le critère numéro 1), se voient victimes d’une sélection arbitraire et subjective ne tenant aucun compte d’un autre critère primordial: la QUALITE. Situation quasi identique hélas dans le secteur de la presse qui pratique les mêmes principes d’exclusion, fustigeant au passage toute notion de proximité, mais c’est encore un autre débat!

 

Une dynamique mal récompensée

La Romandie n’est pas Paris, elle n’a donc rien à envier au «parisianisme» qui donne à l’édition française son auréole cocardière… La dynamique de la littérature suisse romande, remarquable en comparaison franco-française, n’est plus à prouver. Oui, ici, l’écriture se porte bien! En plus des mille quatre cents titres publiés chaque année par quelque deux cents auteurs (toutes catégories confondues), l’activité littéraire en Suisse romande s’avère d’une exceptionnelle densité au regard du lectorat potentiel. Au Salon international du livre de Genève, aux fêtes et salons du livre (St-Pierre de Clages, Gruyères, Fribourg, Sion, le Grand-Saconnex, etc.) et au Livre sur les quais de Morges, s’ajoute un nombre impressionnant de rendez-vous en tous genres: séances de dédicace, ateliers d’écriture, récitals littéraires, lectures publiques, prix du livre, informations dans les écoles, blogs thématiques, etc.  Même si les médias, à nouveau, peinent à relayer une telle effervescence…

 

J’en conclus par un appel à tous les «partenaires» concernés, conscients ou inconscients, victimes ou pas des lois du marché et/ou du snobisme, pour qu’ils cultivent ensemble et en harmonie ce terreau fertile et prometteur, afin que TOUS les auteurs  trouvent matière à reconnaissance et ne culpabilisent plus… d’écrire.

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